Tous les enfants traversent une période normale, et même souhaitable, vers 2 ou 3 ans, durant laquelle ils tiennent tête à leurs parents dans le but d’acquérir de l’autonomie et de s’affirmer.
Toutefois, chez certains enfants, cette période s’avère particulièrement intense. Lorsque la désobéissance de l’enfant est presque constante, on parle alors de trouble d’opposition avec provocation.
Lorsqu’un enfant a un trouble d’opposition, une lutte de pouvoir peut s’installer, et les parents peuvent se sentir dépassés. Ils ont l’impression que c’est l’enfant qui décide. Ce trouble de comportement tend même à s’aggraver si rien n’est fait et peut nuire au fonctionnement de l’enfant.
Le trouble d’opposition avec provocation touche de 3 à 5 % des enfants.
Ainsi, lorsque les parents ou d’autres figures d’autorité, comme une éducatrice ou un grand-parent lui font une demande, l’enfant avec un trouble d’opposition peut réagir :
de façon passive en ne répondant tout simplement pas;
agressivement en se mettant en colère, en criant et en frappant;
en provoquant ses parents pour avoir de l’attention ou obtenir ce qu’il veut.
Un enfant qui souffre d’un trouble d’opposition peut présenter les comportements suivants :
Refuser systématiquement de se plier à vos demandes ou à celles d’une autre figure d’autorité;
Tenir tête constamment et se moquer des conséquences ou des punitions;
Réagir par des crises de larmes importantes;
Réagir avec une certaine violence (lance ou brise des objets, crache, etc.);
Provoquer souvent. Par exemple, utiliser des gros mots pour vous faire réagir ou briser volontairement une règle pour provoquer votre réaction et votre colère;
Chercher à se venger en vous faisant payer ce que vous lui avez imposé et qui lui déplaît;
Faire des crises qui augmentent en fréquence et en intensité;
Présenter des comportements opposants au-delà de la période normale de 3 à 4 ans. Après l’âge de 5 ans, s’opposer toujours avec autant d’ardeur.
Dans ces cas, l’enfant ne dispose pas des ressources neurologiques nécessaires pour contrôler son impulsivité et peut donc réagir à de petites frustrations par des crises de colère explosives.
Lorsque les parents sont souvent absents, s’investissent peu auprès de leur enfant ou ne sont pas disponibles pour lui, l’enfant ne peut pas développer un lien d’attachement solide et sécurisant essentiel à la mise en place de l’autorité parentale. C’est aussi parfois le cas lorsqu’un parent est lui-même aux prises avec des problèmes comme la dépression ou l’anxiété.
Par exemple, des parents qui n’imposent pas de limites, qui répondent aux crises de l’enfant en lui donnant ce qu’il veut ou qui perdent le contrôle et s’emportent souvent peuvent favoriser des problèmes d’opposition.
Un événement vécu difficilement par l’enfant peut aggraver la période d’opposition normale et se transformer en trouble d’opposition.
Un enfant particulièrement anxieux pourrait réagir avec opposition s’il est obligé de sortir de sa routine habituelle. Un enfant surdoué et très habile à argumenter pourra aussi développer ce trouble si on ne lui impose pas de limites claires et si on le laisse toujours prendre le dessus.
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