L’empowerment, le pouvoir d’agir, la remise en mouvement doivent être au centre de l’accompagnement de la personne immigrante.
Les réfugiés ont souvent vécu dans des situations précaires et subi des traumatismes, c’est-à-dire des chocs graves provoquant une atteinte psychique. Les causes se situent dans tous les événements perturbants de l'existence telle que le deuil ou les menaces de mort.
Leur confiance en la société, en eux ou envers les autres est ébranlée. Ils doivent reconstruire petit à petit leur cadre de vie et leurs référents sociaux et familiaux. Ils se remettent en mouvement entre autres, par l’apprentissage d’une nouvelle culture qui se réalise par les contacts quotidiens et les expériences positives que chacun peut effectuer dans sa communauté. Le bénévolat en est un exemple mais l’employabilité est le souhait de chacun. Leur pouvoir d’agir s’actualise en recommençant à prendre des décisions au quotidien. Il faut se rappeler que ceux qui proviennent de camps de réfugiés n’avaient pas beaucoup de pouvoir concernant leur quotidien et ce, parfois pendant des années. Il est important dès lors, de toujours axer l’accompagnement sur une réussite au quotidien, si simple soit elle à nos yeux, c’est une journée à la fois que l’on change sa vie.
Apprendre à être autonome dans une nouvelle culture revient à réapprendre à vivre. Les familles réfugiées doivent se réapproprier progressivement du pouvoir sur toutes les sphères de leur vie. Cette réappropriation part de la base du quotidien comme une routine de vie, l’alimentation, le transport, la connaissance des lieux, etc.
L’accompagnement est un élément primordial à considérer dans l’accueil, l’intégration et l’adaptation de la personne immigrante. Cependant, il doit toujours viser l’autonomie, l’empowerment et la remise en mouvement de la personne afin de ne pas la mener vers la dépendance et l’inertie.
L’intervenant ne doit pas effectuer à la place de la personne mais bien la soutenir dans un cheminement personnel ou familial, un travail sur soi, petit pas par petit pas vers la réussite et l’intégration socioprofessionnelle. « Le soutien a plus de chances d’être bénéfique si l’intervenant encourage la personne aidée à acquérir les habiletés et développer les stratégies permettant de réduire le besoin d’aide future.
Il doit garder en tête que la personne est toujours la première responsable de son changement. L’objectif est de l’amener vers l’autonomie.
L’intervenant est donc un accompagnateur, un référent, un guide pour la personne immigrante en lien avec le plan d’action de cette dernière.
Accompagner une famille immigrante dans un nouveau contexte socioculturel peut se comparer au développement de la personne. Cet accompagnement comprend plusieurs phases où l’évolution de la famille immigrante peut s’interpréter comme suit :
À l’arrivée, l’immigrant est vulnérable dans son nouveau pays. Il a principalement besoin d’être protégé, d’être sécurisé. Ses besoins de base doivent être répondus.
Durant l’établissement, l’immigrant peut se comparer à un jeune enfant, il a besoin d’un guide pour avancer tout en étant encore protégé.
Lors de son intégration, il se sent comme un enfant du primaire, on lui enseigne, il apprend vite mais n’est pas encore en mesure de tout gérer ou maîtriser.
Il s’en suit un processus d’acculturation durant lequel il se sent intégré et respecté avec sa double identité culturelle. Il est maintenant en contrôle de son environnement. Il commence à prendre le rôle de consultant pour d’autres personnes.
La dernière phase, l’autonomie, peut se référer à la médiation culturelle où l’immigrant devient un référant pour les nouveaux arrivants et une personne à part entière dans sa société d’accueil. Il est devenu une personne intégrée tant au niveau socio-économique qu’au niveau culturel.
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