Saviez- vous que les premiers Irakiens sont arrivés au Québec en 2009 et que la plupart des réfugiés irakiens ont transité de 5 à 6 ans par la Syrie avant d’arriver au Québec? C’est durant les premières années passées ici que la personne se sentira suffisamment en confiance pour la compléter peu à peu. Il arrive que des informations très importantes soient passées sous silence de peur des conséquences. Par exemple, une mère ne révélera pas le diagnostic de déficience intellectuelle de son fils de peur d’être refusée à son arrivée. L’enfant ne recevra donc pas les services en lien avec ses besoins.
La culture du centre et du nord de l’Irak veut que le leadership de la famille soit assuré exclusivement par les hommes de la famille. Tandis que la culture du Sud ouvre la porte à une certaine influence des femmes, mais de façon officieuse.
La communauté étant plus importante que l’individu, les Irakiens ont tendance à se regrouper.Tout le pouvoir décisionnel appartient au conseil de famille (élargie) dirigé par les aînés et/ou les hommes qui ont le plus d’influence. Un homme seul ne peut prendre aucune décision, qu’elle soit familiale comme le choix des époux, financière comme l’achat d’un bien, sociale comme la participation à la communauté d’accueil, ou politique.
Parmi les Irakiens du Québec, plusieurs ont encore de la famille en Irak et doivent consulter les leaders du groupe pour prendre une décision les concernant. Internet et Skype contribuent à maintenir ce mécanisme décisionnel. Les conséquences sont nombreuses et rendent très difficile l’intégration de l’homme à la communauté d’accueil, en ne lui permettant pas de développer une certaine autonomie et indépendance. Les femmes sont également touchées car elles ne sont aucunement consultées dans la prise de décision. Le fait de ne pouvoir prendre aucune décision ne serait propre qu’aux Irakiens et non aux autres peuples arabo-musulmans tels que ceux du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye)
L’autorité parentale est assurée par l’homme en premier ou par la mère en l’absence du père. C’est le modèle autoritaire qui prévaut toute la vie de l’individu. Les corrections physiques sont utilisées pour faire respecter l’autorité parentale. Les parents se servent souvent de la religion comme prétexte pour justifier les punitions qui peuvent être très sévères et même aller jusqu’à la mort (crime d’honneur). Le regard et le jugement des autres sont très importants, c’est une question d’honneur. Donc, si un membre de la famille ne suit pas les règles établies, il déshonore toute la famille... ce qui est intolérable pour certaines familles.
La femme prendra peu de décisions pour elle-même. Ainsi, si un organisme souhaite fixer un rendez-vous à une femme, il est préférable que le rendez-vous soit pris par l’entremise du conjoint afin de s’assurer de la présence de la femme.
Au Québec, les conflits intergénérationnels sont à prévoir sous peu; les adolescents, étant confrontés à la culture québécoise et nord-américaine, sont amenés à revendiquer le droit de choisir et par le fait même à défier l’autorité parentale. Cette situation ouvre la porte à l’utilisation de punition corporelle de la part des parents pour faire respecter leur autorité. La prévention sera très rentable socialement. À cet effet, plusieurs établissements (CSSS, Protection de la jeunesse) forment déjà leurs intervenants pour être en mesure de dépister les familles à risques et à mieux intervenir auprès de cette clientèle.
Les réfugiés ont reçu une éducation minimale, équivalente au secondaire 1. Ils parlent l’irakien, une forme d’argot, et non l’arabe classique qui est la langue officielle et celle enseignée. Les femmes ne sont pas tenues d’aller à l’école. Elles sont souvent analphabètes. Lorsqu’un nouvel arrivant arrive au Canada, il signe un engagement où il est tenu d’apprendre le français.
Au Québec, ce sont souvent les hommes qui fréquentent l’école de francisation et les femmes qui demeurent à la maison pour s’occuper des enfants. Par contre, pour obtenir la citoyenneté canadienne, la francisation est obligatoire au Québec pour chacun des adultes de la famille. Cette obligation devient un incitatif important pour la francisation des femmes irakiennes. De plus, les mères ont davantage l’intérêt à apprendre le français, motivées par le désir de suivre le parcours scolaire de leurs enfants. Elles comprennent également l’utilité du français quand vient le temps de fréquenter les lieux publics, par exemple pour faire les commissions.
L’islam est la religion des musulmans, sa bible est le Coran et son dieu est Allah. En Irak, il existe deux courants religieux : les sunnites vénèrent Mohamed et les shiites vénèrent Ali (cousin de Mohamed) et ses enfants. Sous le régime de Saddam Hussein, il était interdit de parler de division entre les sunnites et les shiites. Il en est autrement aujourd’hui alors que les shiites ont le pouvoir. Le pays est dans une situation de guerre civile.
Toute la religion islamique est basée sur la propreté et l’hygiène corporelle. Il est écrit dans le Coran que la personne doit faire ses ablutions avant chaque prière et ce, 5 fois par jour. Le rituel des ablutions consiste à se laver trois fois (tête, visage, mains et pieds) avant chaque prière. Considéré comme un animal malpropre, le cochon est interdit à la consommation. De plus, la consommation d’alcool, de drogues et de cigarettes est une pratique exclue par la religion. La circoncision est obligatoire par souci de propreté.
Le contenu diffusé sur ce site Web ne sert qu’à des fins d’information et ne remplace pas l’opinion d’un professionnel de la santé ou du développement des enfants.